Édition du vendredi 19 décembre 2003
35 projets d'infrastructures de transport à engager ou à réaliser d'ici à 2012
Lors d'un Comité interministériel d'aménagement du territoire (CIADT), le gouvernement a retenu, hier, 35 projets d'infrastructures de transport à engager ou à réaliser d'ici à 2012, représentant des travaux de 20 milliards d'euros.
Sur ces 20 milliards, l'Etat fournira 7,5 milliards d'euros, a annoncé le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. L'accent est mis sur le "non routier", 75% du total des investissements devant être consacrés aux projets ferroviaires, fluviaux, maritimes ou aéroportuaires.
Ces projets seront financés notamment par les dividendes des sociétés d'autoroutes. Aux 3,5 milliards d'euros de dividendes versés à l'Etat-actionnaire d'ici à 2012, s'ajouteront les redevances payées par ces sociétés ainsi que des emprunts, a précisé le ministre des Transports, Gilles de Robien.
Selon un conseiller du Premier ministre, l'ouverture du capital des deux sociétés d'autoroutes Sanef et SAPRR pourrait intervenir dès 2004 et rapporter environ un milliard d'euros. Les fonds seront gérés par une agence de financement des infrastructures de transport.
La liste des projets était très attendue dans les régions, à quelques mois des élections. Pour ne pas faire de déçus, le gouvernement a retenu tous les grands projets, même ceux mis en cause par un audit qu'il avait lui-même commandé, comme le canal Seine-Nord.
Mais "engager" les projets avant 2012 peut simplement signifier un lancement des études.
Ainsi, pour les projets de TGV entre Bordeaux et Toulouse d'une part, Marseille et Nice d'autre part, "les études seront entamées en 2004 mais l'engagement des travaux n'est pas prévu avant 2012", a indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. Il n'a pas pu fixer de date de mise en service.
De même, le projet emblématique de TGV et ferroutage Lyon-Turin, évalué à environ 12 milliards d'euros, dont 8 milliards côté français, a été retenu mais aucune date de mise en service n'a été avancée. "On commencera à creuser le tunnel avant 2012", a seulement assuré M. Bussereau.
En revanche, la branche Est du TGV Rhin-Rhône, dont le plan de financement est déjà bouclé, sera le prochain projet de TGV lancé en France. Les travaux débuteront en 2006, pour une mise en service en 2011", a-t-il déclaré.
Le chantier suivant sera celui du TGV Sud-Europe Atlantique entre Angoulême et Bordeaux, lancé "en 2006-2007", de façon à être terminé en 2012.
La France mènera ainsi "pour la première fois deux chantiers de TGV en même temps", a-t-il souligné.
Parmi les projets de modernisation de lignes ferroviaires, le gouvernement a retenu le Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) mais abandonné l'idée de la technologie pendulaire, jugée sur ce trajet "irréaliste", selon M. Bussereau. La ligne sera aménagée pour porter la vitesse des trains à 200 km/heure, et le nouveau Corail Téoz y circulera dès 2004.
Deuxième tranche du TGV-Est jusqu'à Strasbourg et interconnexion avec le réseau ICE allemand, TGV Bretagne, TGV Catalogne-Italie (Perpignan-Figueras, contournement de Nîmes et Montpellier, TGV vers Nice) et interconnexion des TGV au sud de l'Île-de-France ont aussi été retenus.
Neuf projets autoroutiers, dont les A19 Artenay-Courtenay, A45 Lyon-Saint-Étienne, A32 Nancy-Thionville et les contournements autoroutiers d'Arles, Strasbourg et Bordeaux, sont aussi sur la liste.
Le CIADT a également établi des cartes des infrastructures de transport en 2025, inscrivant le pays "dans l'espace européen", a indiqué M. Raffarin.
Globalement, les 50 projets retenus par le CIADT (35 sur les infrastructures de transport et 15 pôles de développement économique) permettront la création de "plus de 50 000 emplois au minimum", a-t-il affirmé.<
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